dimanche 13 décembre 2015

Les droits d’auteur ? Et les droits de René Guénon sur sa propre œuvre ?

Plan :

1) En réponse à notre compte rendu, la « fondation » nous envoie Gallimard.
2) L’université investie par des mouvements non neutres.
     a) L’entrisme à l’université.
     b) L’objet d’étude. 
     c) Luniversité serait exotérique ?
     d) La nature du courant évoqué dans linterview.
     e) Létat actuel de luniversité.
3) Réponse au courrier.
Conclusion.
P.-S.



1) En réponse à notre compte rendu, la « fondation » nous envoie Gallimard.

Après l’attaque échouée contre les livres papier, au tour des pdfs.

Décidément, la « fondation » Jean-Pierre Laurant sort l’artillerie lourde contre ce petit blog. Voici le courrier de Gallimard que nous avons reçu en recommandé :


Au début nous avons cru à une mauvaise plaisanterie, mais après vérification il est authentique. Après prise de contact, la direction juridique de Gallimard nous a fait suivre dans sa réponse un premier courrier, électronique lui, daté du 18/09/2015, et que nous n’avions jamais reçu.

Étonnamment ce n’est pas notre adresse physique principale qui a été utilisée, mais celle de notre famille proche. Est-ce une façon de tenter de nous intimider ?

Nous trouvons vraiment peu élégant de la part de notre dénonciateur d’avoir envoyé nos informations personnelles à un service juridique (et dans notre dos en plus, ce qui n’est pas non plus très courageux), d’autant plus que nous avons eu la charité de ne pas le nommer, lorsque nous avions abordé son annexe faite dans la prétention d’« améliorer » le Règne de la Quantité. Maintenant ce n’est plus par charité, mais par le profond mépris qu’il nous inspire. Lorsqu’à la fin de notre article nous l’invitions à faire une réponse de fond, il était évident que nous parlions d’une réponse traitant des idées, et non d’une réponse touchant le fond au sens littéral…

On nous dénonce comme un malfaiteur, deux mois après cet article. Curieux, de la part de quelqu’un qui, en octobre 2013, s’était présenté à nous par téléphone en prononçant ces paroles : « Bravo, à toi tout seul tu en as fait dix fois plus que nous à dix. » (Nous ne sommes pas seul, mais peu importe.) Nous n’avions pas quémandé le moins du monde ce compliment, on nous l’a dit de but en blanc, et d’autre part nous n’en tirons pas de fierté particulière ; mais nous en avons pris note, et nous le rappelons maintenant à notre délateur, parce que ce ne sont pas les choses qu’on dit habituellement à un faussaire. Ces pdfs étaient déjà en ligne à l’époque et ils ne posaient visiblement pas de problème. Maintenant la « fondation » veut les faire retirer pour nous punir, sans se soucier de punir également les lecteurs de Guénon, ni de fouler aux pieds les volontés de Guénon lui-même, qui voulait avant tout que son œuvre soit le plus disponible possible, libre de toute ingérence.


En fait, j’expose simplement certaines vérités pour ceux, d’où qu’ils viennent, qui peuvent les comprendre plus ou moins complètement, et mon rôle doit se borner à cela.
René Guénon, correspondance à Victor Poucel, 14 juillet 1946.

Quant à la question de la rétribution, vous devez penser que je n’ai jamais eu l’idée de « gagner » avec ce que j’écris.
René Guénon, correspondance à Julius Evola, 21 novembre 1933.

Je souhaite, en tout cas, que vous n’ayez pas à cet égard des ennuis du même genre que les miens ; cette question des éditions me cause toujours bien des soucis. Que faire avec des gens qui font tous leurs efforts pour « enterrer » les livres, alors que, par contre, ils étalent complaisamment dans leur devanture toutes les publications qui me sont hostiles ? Je ne crois pas que cela se soit vu souvent, heureusement d’ailleurs ; il est vrai que cela se rattache étroitement à tout l’ensemble des étranges machinations dirigées contre moi…
René Guénon, correspondance à Luc Benoist, 30 avril 1933.

Sur le refus de Guénon que des commentaires extérieurs accompagnent ses livres (ici c’est à propos d’une traduction, mais la question de la langue n’importe pas concernant le refus) :
je viens de recevoir une lettre d’un certain Monsieur Ary Vasconcelos […] qui m’est tout à fait inconnu […] Il me demande la permission de faire publier une traduction du « Roi du Monde » que, si je comprends bien, il doit avoir déjà faite […] – Maintenant il faut que je vous dise qu’il y a dans sa lettre certaines choses que je trouve quelque peu ennuyeuses : d’abord il parle d’une traduction « avec commentaires » ; là-dessus, je lui dis nettement que je ne pourrais en aucun cas accepter cela, car il se pourrait très bien que ses commentaires ne répondent pas à mes véritables intentions. Il devra donc être entendu qu’il ne s’agira que d’une traduction pure et simple et qu’il n’y ajoutera rien de lui-même ; j’ai eu trop d’exemples de la façon dont beaucoup de gens interprètent les choses pour ne pas me méfier !
René Guénon, correspondance à Galvao, 6 septembre 1949.

Et à la lecture des annexes « fondation », on a tout de suite confirmation, si seulement c’était nécessaire, du bien fondé du refus de Guénon.


On invoque donc contre nous les droits d’auteur au sens financier, alors que la priorité de Guénon était tout autre, mais, pour la « fondation », son droit à ce qu’on respecte sa volonté d’auteur n’a pas d’importance. Elle voudrait que son œuvre ne puisse pas être atteinte sans l’intermédiaire de « docteurs de la loi » universitaires, qui seraient les seuls à pouvoir éduquer les imbéciles lecteurs.

Enfin ces basses manœuvres finissent par être assez lassantes. Nous voudrions profiter de l’occasion pour évoquer une interview assez intéressante d’un ancien libraire, avec laquelle nous restons dans le sujet puisqu’elle traite à la fois des milieux universitaires et de l’édition.


2) L’université investie par des mouvements non neutres.

Nous avons dit que la mentalité universitaire est antitraditionnelle : ceci est assez évident étant donné qu’elle nie la tradition et se veut ouvertement profane. Cela dit nous ne qualifions pas ainsi la totalité des universitaires, parce que certains peuvent n’être pas affligés de cette mentalité, et être malgré tout dans ce genre de milieu pour des raisons de commodité. Mais ces personnes ont leur environnement contre eux, elles sont isolées, elles doivent se contenter de faire des travaux alimentaires et ne peuvent pas utiliser l’université pour ce qui les intéresse réellement.

Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se passe : des groupes se sont introduits dans l’université, et y ont monté des branches officielles pour diffuser des influences qui sont en dehors des cadres de l’université ordinaire (celle dont parlait Guénon).

De manière générale, ce type de diplôme peut flatter l’ego, mais pas seulement. En effet, l’université de manière générale est avant tout un instrument : elle permet d’avoir une reconnaissance officielle, de se donner une notoriété, une apparence de savant aux yeux des organismes et des particuliers, pour obtenir des documents par exemple et se valoriser de leur possession, et elle permet de plus d’avoir des fonds et des organes de diffusion.

Voici une interview, faite le 8 juin 2015, de Bernard Renaud de la Faverie, ancien libraire de La Table d’Émeraude et actuel directeur des éditions Dervy :



(À chaque citation ci-dessous il y a un lien pour arriver directement au passage.)

2) a) L’entrisme à l’université.

Le libraire relate qu’il avait aidé à mettre en place ces diplômes d’ésotérisme dans les années 70, de façon détournée. Avant cela, ces études n’étaient pas considérées fréquentables par les universitaires eux-mêmes :
C’était le grand écart [à propos de la fréquentation de la librairie]. Et puis surtout, ce qui en a fait l’intérêt relativement vite, c’est que je suis sorti de l’ésotérisme avec un petit « e » pour être en contact avec des universitaires qui, là aussi c’était tout nouveau parce que, début 70 l’ésotérisme et l’université ça existait pas hein, donc c’est vrai que, très vite, quand, à l’École Pratique des Hautes Étude, y a eu un diplôme sur le sujet, ben les universitaires, Antoine Faivre ou Jean-Pierre Laurant par exemple, pour ne nommer qu’eux, sont venus à la librairie, et que j’ai eu énormément d’étudiants, d’universitaires qui sont venus, qui venaient acheter leurs bouquins, c’est devenu un lieu de référence là aussi pour l’université, bon ce qui prouve aussi qu’à un moment donné, on est sorti de ce carcan dans lequel était enfermé l’ésotérisme et que c’est devenu une matière qu’on pouvait enseigner, qui devenait fréquentable.

On a fait une revue avec Antoine Faivre, avec Pierre Deghaye et Roland Edighoffer qui s’appelle Ariès, qui se voulait être une revue universitaire, qui a été faite par des universitaires pour des universitaires, tous les intervenants étaient professeurs ou étudiants, et traitaient de ce domaine là, tout à fait.
18:52

32:02
Il y avait un sens, fallait retrouver un sens, et c’est pour ça du reste que ces mots, quand ils ont commencé à être pervertis, ben le sens se perdait. Mais, je dois dire que, on a contribué à faire que cette matière, ce domaine rentre à l’université, et que ça devienne une matière à part entière. Alors on était quand même le seul pays où il y avait pas d’universitaire qui avait un cours, une chaire, au Canada y en avait, aux États Unis y en avait, en Angleterre y en avait, en Allemagne y en avait. En France le premier diplôme, en 72, a été refusé à l’École Pratique des Hautes Études, et il a fallu que ce diplôme soit transféré à la Sorbonne et que ça passe en littérature, c’était sur l’alchimie, c’était sur Don Bela, je me souviens bien, et c’est passé en littérature hein, on ne parlait pas d’alchimie, d’ésotérisme, à la Sorbonne ou à l’École Pratique, c’était un domaine complètement réservé hein. Et il a fallu attendre, à l’École Pratique y avait François Secret qui dirigeait la 5e section, histoire des idées religieuses et ésotériques, mais c’était tout petit, il a fallu ensuite quand Antoine Faivre lui a succédé, qui a commencé à lui donner une ampleur internationale parce que bon comme il était connu dans son domaine, qu’il voyageait etc., ça commençait à prendre de l’ampleur, mais ça c’est fin des années 70 hein. Et c’est vrai qu’on y a contribué, largement, je suis assez satisfait de ça.
34:00


2) b) L’objet d’étude.

34:20
Y avait besoin d’étudier en profondeur ces courants là qui venaient, qui n’étaient pas d’aujourd’hui hein, bon c’est des courants qui venaient de la Renaissance hein, faut pas l’oublier. Donc la Renaissance, et puis ensuite y a eu un renouveau à la fin du XVIIIe, au début du XIXe siècle, et avec bon là aussi des déviances, bon, et étudier tous ces courants là était importants. Donc y avait besoin de rebâtir quelque chose, qui aussi laissait un petit peu à désirer, parce que bon au début du XIXe siècle, y a eu de sérieuses déviances dans ce milieu là, on a un peu confondu les choses hein. Donc bon on a inventé plein de sources égyptiennes, bon qui n’existaient pas, pour essayer de devenir sérieux et tout, mais bon. Donc il a fallu rétablir, et c’est vrai que à l’École Pratique, les cours de François Secret, d’Antoine Faivre, de Jean-Pierre Laurant, ont permis de remettre sur les rails ces courants ésotériques qui ont contribué à l’histoire des idées, encore une fois, de la Renaissance jusqu’au début du XXe.
35:40

Qu’en dit Guénon ?
Ce qu’on appelle la Renaissance fut en réalité, comme nous l’avons déjà dit en d’autres occasions, la mort de beaucoup de choses ; sous prétexte de revenir à la civilisation gréco-romaine, on n’en prit que ce qu’elle avait eu de plus extérieur, parce que cela seul avait pu s’exprimer clairement dans des textes écrits ; et cette restitution incomplète ne pouvait d’ailleurs avoir qu’un caractère fort artificiel, puisqu’il s’agissait de formes qui, depuis des siècles, avaient cessé de vivre de leur vie véritable. Quant aux sciences traditionnelles du moyen âge, après avoir eu encore quelques dernières manifestations vers cette époque, elles disparurent aussi totalement que celles des civilisations lointaines qui furent jadis anéanties par quelque cataclysme ; et, cette fois, rien ne devait venir les remplacer. Il n’y eut plus désormais que la philosophie et la science « profanes », c’est-à-dire la négation de la véritable intellectualité, la limitation de la connaissance à l’ordre le plus inférieur, l’étude empirique et analytique de faits qui ne sont rattachés à aucun principe, la dispersion dans une multitude indéfinie de détails insignifiants, l’accumulation d’hypothèses sans fondement, qui se détruisent incessamment les unes les autres, et de vues fragmentaires qui ne peuvent conduire à rien, sauf à ces applications pratiques qui constituent la seule supériorité effective de la civilisation moderne ; supériorité peu enviable d’ailleurs, et qui, en se développant jusqu’à étouffer toute autre préoccupation, a donné à cette civilisation le caractère purement matériel qui en fait une véritable monstruosité.
René Guénon, La Crise du Monde moderne, ch. I.

Quelques citations plus loin viendront compléter celle-ci.


2) c) Luniversité serait exotérique ?

35:41
Alors après est ce que étudier ça de façon universitaire, est ce qu’on arrive dans l’exotérisme, oui on peut l’imaginer, parce que le côté fermé est un peu dévoilé, mais bon y a malgré tout ce qu’on appelle la transmission, ben ça c’est autre chose, ça ça se dévoile pas, ça se vit, ça se, bon, c’est quelque chose d’autre.
36:16

Exotérique ou profane ? Exotérique sous-entendrait la conformité à une doctrine traditionnelle, avec l’ésotérisme correspondant.

Considérons par exemple les manifestations de cet élève de Jean-Pierre Brach, récemment diplômé de l’EPHE :

Monsieur Slimane REZKI présente ses travaux en soutenance en vue de l'obtention du diplôme de l'EPHE (Section des sciences religieuses)
  • Le Livre des joyaux et des perles de Alî al-Khawwâs
  • Le 16 décembre 2014 à 15h
  • Le France, salle 124
  • Jury : M. JEAN-PIERRE BRACH, M. DENIS GRIL, M. PIERRE LORY

Prêche sur le vivre ensemble :
Débat protestant :

Colloque présentant des moyens pour opérer la réforme de l’Islam :

Nous avons mis ces exemples, parce que le diplôme y est invoqué à chaque fois (sauf pour Massignon). Ces activités officielles sont-elles traditionnelles ? Le lecteur jugera lui-même.


2) d) La nature du courant évoqué dans linterview.

Le libraire est visiblement fulcanellien, ou tout au moins sympathisant de ce courant :

4:47
C’est vrai que la librairie était connue, son nom faisait qu’elle était connue pour le domaine alchimique, et c’est vrai que j’y ai fait rencontrer beaucoup de gens dans ce domaine, qui du reste continuent à se fréquenter, 30 ans ou 40 ans après. Et j’y ai rencontré aussi des gens comme Eugène Canseliet, comme André Savoret, qui étaient porteurs de quelque chose.
5:13

18:52
J’ai récupéré cette revue [La Tourbe des Philosophes], fondée par Jean Laplace en 78-79, et là c’est pareil, ça a été le lieu de rencontre de beaucoup de gens, alors bon, comme dans l’alchimie y a plusieurs courants effectivement, bon, Jean Laplace et moi après on l’a orienté vers les écrits de Canseliet et de Fulcanelli, bon, certains étaient pas d’accord, peu importe y a d’autres courants.
20:04


Il semble également porter Guénon en haute estime. Nous ne remettons pas en cause sa bonne foi, mais il n'a pas dû lire tous ses écrits :

Le no de juillet d’Atlantis a pour titre général Les Argonautes et la Toison d’Or ; M. paul le cour y envisage surtout le voyage des Argonautes comme remontant en quelque sorte les étages suivis par la tradition à partir de son centre nordique originel ; ce pourrait être là un beau sujet de « géographie sacrée »… à la condition de n’y pas introduire trop de fantaisie. – M. Eugène Canseliet étudie l’interprétation hermétique de la Toison d’Or, suivant les conceptions spéciales d’une certaine école où, à ce qu’il nous semble, on donne à l’argot une importance quelque peu excessive. Peut-être est-ce pour cela qu’on pourrait relever dans son article tant d’explications linguistiques sujettes à caution ; mais nous nous contenterons d’en relever une qui dépasse par trop les bornes permises : le mot élixir ne dérive pas du grec, mais est purement arabe ; le simple article al qui entre dans sa composition n’a rien à voir avec le soleil, et, pour le reste, la racine Ksr est bien loin d’ixis ! Il est vrai que, après tout, cela vaut bien l’Iberborée de M. paul le cour, et que, de l’argot… nautique, il n’est que trop facile de passer au bara-gwin
René Guénon, Études Traditionnelles, octobre 1936, comptes rendus de revues.

Canseliet (qui n’est pas Fulcanelli, mais qui se donne comme son continuateur) n’a certainement rien d’un « maître » ; de plus, au point de vue traditionnel, il ne peut se rattacher plus ou moins effectivement qu’à un de ces courants déviés dans le sens « naturaliste » auxquels j’ai fait allusion en diverses occasions.
René Guénon, correspondance à Eric Ollivier, 26 septembre 1946.

Ce livre porte un sous-titre assez ambitieux : « Étude sur l’ésotérisme architectural et décoratif de Notre-Dame de Paris dans ses rapports avec le symbolisme hermétique, les doctrines secrètes, l’astrologie, la magie et l’alchimie », mais nous devons dire tout de suite que tout cela n’est guère justifié par le contenu, car, en fait, c’est à peu près uniquement de magie qu’il est question là-dedans, ou, du moins, tous les sujets qui y sont abordés sont ramenés, de parti pris en quelque sorte, à ce qu’on pourrait appeler la perspective magique. Cependant, on y parle souvent d’ésotérisme et même d’initiation ; mais c’est que celle-ci est elle-même confondue avec la magie, avec laquelle elle n’a pourtant rien à voir en réalité ; nous nous sommes déjà suffisamment expliqué sur cette confusion, en d’autres occasions, pour que nos lecteurs sachent ce qu’il convient d’en penser, mais il ne sera pas inutile d’insister quelque peu sur ce qui la rend ici plus particulièrement dangereuse. En effet, le point de vue auquel se place l’auteur ne lui appartient pas entièrement en propre ; on y retrouve (et sans doute la dédicace du livre « à la mémoire de Fulcanelli » est-elle un indice assez significatif à cet égard) des traces d’une certaine initiation qu’on peut dire « dévoyée » et dont nous connaissons par ailleurs d’assez nombreux exemples, depuis la Renaissance jusqu’à notre époque. Précisons qu’il s’agit en principe d’une initiation de Kshatriyas (ou de ce qui y correspond dans le monde occidental), mais dégénérée par la perte complète de ce qui en constituait la partie supérieure, au point d’avoir perdu tout contact avec l’ordre spirituel, ce qui rend possibles toutes les « infiltrations » d’influences plus ou moins suspectes. […]
René Guénon, Études Traditionnelles, mars-avril 1946, comptes rendus de livres, Robert Ambelain. – Dans l’ombre des Cathédrales.

par un phénomène assez étrange, on voit parfois reparaître, d’une façon plus ou moins fragmentaire, mais néanmoins très reconnaissable, quelque chose de ces traditions diminuées et déviées qui furent, en des circonstances fort diverses de temps et de lieux, le produit de la révolte des Kshatriyas, et dont le caractère « naturaliste » constitue toujours la marque principale (1). Sans y insister davantage, nous signalerons seulement la prépondérance accordée fréquemment, en pareil cas, à un certain point de vue « magique » (et il ne faut d’ailleurs pas entendre exclusivement par là la recherche d’effets extérieurs plus ou moins extraordinaires, comme il en est lorsqu’il ne s’agit que de pseudo-initiation), résultat de l’altération des sciences traditionnelles séparées de leur principe métaphysique (2).
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1 – Les manifestations de ce genre semblent avoir eu leur plus grande extension à l’époque de la Renaissance, mais, de nos jours encore, elles sont fort loin d’avoir cessé, bien qu’elles aient généralement un caractère très caché et qu’elles soient complètement ignorées, non seulement du « grand public », mais même de la plupart de ceux qui prétendent se faire une spécialité de l’étude de ce qu’on est convenu d’appeler vaguement les « sociétés secrètes ».
2 – Il faut ajouter que ces initiations inférieures et déviées sont naturellement celles qui donnent le plus facilement prise à l’action d’influences émanant de la contre-initiation ; nous rappellerons à ce propos ce que nous avons dit ailleurs sur l’utilisation de tout ce qui présente un caractère de « résidus » en vue d’une œuvre de subversion (voir Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, ch. XXVI et XXVII).
René Guénon, Aperçus sur l’Initiation, ch. XL.

les sciences de l’ordre cosmologique sont effectivement celles qui, dans les civilisations traditionnelles, ont été surtout l’apanage des Kshatriyas ou de leurs équivalents, tandis que la métaphysique pure était proprement, comme nous l’avons déjà dit, celui des Brâhmanes. C’est pourquoi, par un effet de la révolte des Kshatriyas contre l’autorité spirituelle des Brâhmanes, on a pu voir se constituer parfois des courants traditionnels incomplets, réduits à ces seules sciences séparées de leur principe transcendant, et même, ainsi que nous l’indiquions plus haut, déviés dans le sens « naturaliste », par négation de la métaphysique et méconnaissance du caractère subordonné de la science « physique » (1), aussi bien (les deux choses se tenant étroitement, comme les explications que nous avons déjà données doivent le faire suffisamment comprendre) que de l’origine essentiellement sacerdotale de tout enseignement initiatique, même plus particulièrement destiné à l’usage des Kshatriyas. Ce n’est pas à dire, assurément, que l’hermétisme constitue en lui-même une telle déviation ou qu’il implique quoi que ce soit d’illégitime, ce qui aurait évidemment rendu impossible son incorporation à des formes traditionnelles orthodoxes ; mais il faut bien reconnaître qu’il peut s’y prêter assez aisément par sa nature même, pour peu qu’il se présente des circonstances favorables à cette déviation (2), et c’est là du reste, plus généralement, le danger de toutes les sciences traditionnelles, lorsqu’elles sont cultivées en quelque sorte pour elles-mêmes, ce qui expose à perdre de vue leur rattachement à l’ordre principiel. L’alchimie, qu’on pourrait définir comme étant pour ainsi dire la « technique » de l’hermétisme, est bien réellement « un art royal », si l’on entend par là un mode d’initiation plus spécialement approprié à la nature des Kshatriyas (3) ; mais cela même marque précisément sa place exacte dans l’ensemble d’une tradition régulièrement constituée, et, en outre, il ne faut pas confondre les moyens d’une réalisation initiatique, quels qu’ils puissent être, avec son but, qui, en définitive, est toujours de connaissance pure.
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1 – Il va de soi que nous prenons ici ce mot dans son sens ancien et strictement étymologique.
2 – De telles circonstances se sont présentées notamment, en Occident, à l’époque qui marque le passage du moyen âge aux temps modernes, et c’est ce qui explique l’apparition et la diffusion, que nous signalions plus haut, de certaines déviations de ce genre pendant la période de la Renaissance.
3 – Nous avons dit que l’« art royal » est proprement l’application de l’initiation correspondante ; mais l’alchimie a bien en effet le caractère d’une application de la doctrine, et les moyens de l’initiation, si on les envisage en se plaçant à un point de vue en quelque sorte « descendant », sont évidemment une application de son principe même, tandis qu’inversement, au point de vue « ascendant », ils sont le « support » qui permet d’accéder à celui-ci.
René Guénon, Aperçus sur l’Initiation, ch. XLI.


2) e) Létat actuel de luniversité.

Le milieu universitaire est donc dans un état encore pire qu’à l’époque de Guénon : maintenant, certaines de ses branches servent simplement de façade à des mouvements douteux multiples (dont celui que nous avons vu n’est qu’un exemple), qui l’emploient comme une sorte d’« exotérisme » (avec la parodie d’ésotérisme correspondante) pour diffuser leurs tendances auprès du public, normaliser ce qui touche aux néo-spiritualismes, à l’occultisme, à la magie, à des déviances diverses qui vont jusqu’au satanisme, sans avoir l’air d’y toucher, et attirer à eux ceux qui y sont prédisposés, tout en contribuant à inspirer aux autres le dégoût de la tradition véritable, en usurpant la dénomination d’ésotérisme pour présenter toutes ces choses.

Et ce sont des personnes de ce milieu qui prétendent aujourd’hui régir l’œuvre de Guénon.


3) Réponse au courrier.

Répondons maintenant à ce courrier :
  • Il n’y a pas de livre de Guénon chez Gallimard Jeunesse. Nous savons que la « fondation » veut expliquer Guénon aux jeunes, mais de là à faire passer les lecteurs de Guénon pour des enfants…
  • La page indiquée ne contient aucun lien de téléchargement, mais juste des liens vers d’autres pages du blog. Les liens de téléchargement, eux, sont dans la page de chaque livre.
  • Il est un peu bizarre de traiter notre travail de contrefaçon, alors que ces versions numériques sont antérieures à celles de Gallimard (qui pour la plupart des livres de Guénon n’en propose d’ailleurs même pas).
  • Ces versions sont de plus proposées pour tenter d’accomplir le souhait de René Guénon lui-même, qui voulait que son œuvre soit le plus disponible possible. 
  • Elles permettent d’étudier l’œuvre d’une façon différente, par les recherches par mots clefs par exemple, et la plupart des gens préférant lire sur du papier, elles ne sont pas du tout préjudiciables à la vente des livres physiques. Au contraire, il n’est pas rare qu’on nous dise avoir acheté des livres, après avoir découvert l’œuvre de Guénon par les versions numériques. Quant aux 2 ou 3 versions numériques depuis peu disponibles chez Gallimard, nous ne savons pas si elles se vendent, mais si cela n’est pas le cas, le prix exorbitant ne doit pas y être pour rien (pratiquement le même qu’un livre papier). Et pour finir sur la question des ventes, voici ce qu’en dit le libraire dans la vidéo citée ci-dessus :
    https://youtu.be/K-9uX0zpwgQ?t=14m03s
    14:03
    C’est pas compliqué, vous prenez Guénon par exemple, j’ai l’habitude de dire qu’il n’y avait pas un jour où je ne vendais pas un exemplaire d’un titre de Guénon. Aujourd’hui pour vous donner des exemples, les 3 éditeurs qui se partagent le fonds Guénon, c’est entre 300 et 500 exemplaires par an au titre. Avant c’était au minimum 3000 exemplaires au titre par an. On est effectivement dans une période d’acculturation, de désintérêt, et vous ne trouvez même plus, dans les bibliographies de bouquins qu’on nous propose, vous ne trouvez même plus ces références là.
    14:44
    Qu'on ne nous fasse pas porter la responsabilité de cet état général.
  • Enfin, les nouvelles versions avec les récents ajouts de la « fondation » ne respectent plus la volonté de Guénon, et cela justifie d’autant plus les versions que nous proposons.

Malgré tout cela, nous avons tout de même supprimé les liens de téléchargement vers les livres édités actuellement par Gallimard, nous nous en excusons d’avance auprès du public français, et les prions d’attendre leur remise en ligne en 2022, lorsque l’œuvre sera libre de droits en France (si la loi n’a pas encore changé d’ici là).


Conclusion.

On ne répond pas sérieusement à nos critiques, mais en représailles on nous parle de droits d’auteur, et on agite devant nous la menace de la loi humaine, qui, comme nous l’avons dit il y a peu, change constamment pour des raisons très diverses. Nous l’avons pris en compte, et avons fait en sorte de ne plus prêter le flanc à cette hostilité sourde qui tourne à l’acharnement. Mais réfléchit-on seulement à ce que veut dire l’expression « droits d’auteur » ? Où est la considération du souhait de René Guénon lui-même concernant son œuvre dans l’attitude de la « fondation » Jean-Pierre Laurant ? Qu’en est-il de sa légitimité, et qu’en est-il de sa soi-disant indépendance ?

Nous profitions de la tolérance générale concernant les versions numériques sur internet, certes cela n’était pas totalement rigoureux, mais de notre côté nous le faisions avant tout pour servir les intérêts de l’œuvre, en tentant de suivre au mieux les volontés de Guénon.


P.-S.

Notre correspondant pour le Canada, un certain tagardak, nous signale que dans ce pays, cette œuvre est dans le domaine public depuis 2002, et qu’il veut la proposer pour les canadiens, sur le site suivant :
Nous saluons cette initiative, légalement irréprochable, au moins l’œuvre de Guénon ne sera pas perdue pour tout le monde !

samedi 7 novembre 2015

Des « chevaliers » décidément pas très catholiques


D’abord quelques mots sur le nouveau sabotage de la « fondation » : L’Ésotérisme de Dante :

Notons que la « fondation » a retenu la leçon du Règne de la Quantité et des vociférations contre-productives de johan, elle ne propose pas le livre sur une nouvelle page d’Amazon, mais conserve celle de l’ancienne édition. Enfin, pourquoi une telle discrétion ? Puisque l’objectif est de relancer les ventes en baisse, autant le crier sur tous les toits :

Nouvelle édition de L’Ésotérisme de Dante,
avec ANNEXE de JEAN-PIERRE LAURANT !
Achetez, achetez braves gens !

Le livre a subi un traitement similaire au Règne de la Quantité (on remarque juste quelques variations mineures à l’ajout du début). En particulier, on l’a « augmenté » d’une annexe (on peut la lire en ligne sur Amazon). Mais pourquoi Jean-Pierre Laurant, qui en est l’auteur principal, n’a-t-il pas signé son « chef d’œuvre » ? Est-ce parce qu’on se doute que la plupart des lecteurs s’en indigneraient s’ils voyaient son nom entacher un livre de Guénon ? Pense-t-on que ses déblatérations historico-littéraires poussives et totalement hors sujet, si elles sont anonymes, seront avalées avec plus d’engouement ?

Sachant qu’elle avait déjà été, paraît-il, abondamment critiquée (et enrichie ?) par divers ex-membres de la « fondation » (qui ne pensaient peut-être pas que ses inspirateurs oseraient finalement le faire), si cela leur chante ils reproduiront eux-mêmes publiquement leurs critiques d’alors (précisons encore une fois que nous n’en avons jamais fait partie).



Passons à une mise au point sur la grotesque pièce de théâtre qui se joue sur Amazon dans les commentaires de l’édition « fondation » du Règne de la Quantité : le « chevalier » johan passe ses journées visiblement bien creuses à charger hasardeusement les gens qui commettent l’affront de le contredire, dont un certain cedric (qu’il prend curieusement pour nous). Ce dernier n’a cessé de verser du jus de citron sur ses plaies ouvertes, ce qui a fini par faire perdre toute contenance à johan. Dans sa rage il lance des attaques aussi désordonnées que ridicules, croyant voir des « tagada » partout dès qu’il se trouve face à quelqu’un qui ne plie pas sous sa domination.

De toute évidence nous avions touché juste. Illustrant ce que nous disions en fin du dernier article, c’est johan qui se fait du mal tout seul. Il croit nous déstabiliser en menaçant de dévoiler sur notre individualité des choses « accablantes », alors que ce sont les faits qui sont accablants, et c’est bien lui qui se dévoile tel qu’il est en réalité. 

johan aime certes le trouble, mais parfois nous nous demandons si toute cette agitation répond à une stratégie consciente d’enfumage ou si c’est de la pure bêtise. Son comportement est vraiment révélateur, mais il est tellement outrancier que nous ne pouvons nous arrêter sur toutes ses interventions.

À titre documentaire, voici l’échange avec la fin en entier pour les lecteurs que cela peut intéresser, nous le donnons parce que sans les commentaires de cedric on pourrait peut-être croire que cette amputation est la seule cause de l’impression chaotique et pénible qui se dégage de ce dialogue bizarre, qui inclut des commentaires désobligeants de johan à l’encontre de René Guénon, de curieux essais d’attaques psychiques, des intimidations, des menaces, etc. :


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Mise à jour du 20/11/2015 :

On nous signale que la comédie se poursuit : johan continue ses querelles sur Amazon, où il se plaint à nouveau d’être censuré (son auto-évaluation a été retirée elle aussi par Amazon, et il en a préparé une nouvelle). Cela ne vaut pas un nouvel article, il n’y dit rien de neuf (entre autres, il ne répond toujours à rien de ce qui a été dit ici, ce qui est bien normal puisqu’il n’a rien de sérieux ni d’honnête à répondre - et peu importe puisque nous n’écrivons pas pour lui). En tout cas, étant donné que cette accusation de censure a pour but de mystifier, et comme nous pensons au contraire que johan doit pouvoir être lu si besoin, pour l’édification des lecteurs de l’œuvre de Guénon, voici la reproduction de ses différentes interventions (en plus de celles déjà données) :


Suite des commentaires associés à l’auto-évaluation supprimée (cf. article précédent pour les premiers)  :

(Nous n’avons pas pu sauvegarder tous les messages du début. Dans le message ci-dessus, cedric parlait à l’origine de Michel Vâlsan, mais il l’a plus tard retiré.)


























Auto-évaluation mise à jour (05/11/2015), supprimée depuis :


2e auto-évaluation (19/11/2015 ?) :

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On l’avait vu, c’est un site marchand que johan a choisi pour tenter de contrecarrer notre article. Dès le départ, la tactique était donc de déplacer le sujet sur un terrain bassement commercial (ce qui n’est pas très « chevaleresque », et même assez vulgaire). Or après nous avoir accusé de dénigrer son « entreprise », le voilà qui croit nous atteindre en mettant des évaluations « 1 étoile » sur les livres de nos éditions, accompagnées de commentaires diffamants (nous avons vu qu’il a une façon bien à lui d’utiliser le service d’évaluation) :

Apparemment cette évaluation a été retirée il y a peu (par Amazon ou par johan ?), mais étant donnée la gravité des accusations (qui de plus figurent toujours dans l’échange sur la page Amazon du Règne de la Quantité), nous pensons utile d’y répondre tout de même ; la voici en capture d’écran :




Passons sur les « révélations ». Passons également sur le jugement expéditif, « objectif » comme il dirait, que johan porte sur la qualité d’un recueil de 700 p., alors qu’il avait décidé de faire cette évaluation quelques minutes avant et sur le coup de la colère (pour se venger de cedric).

Ainsi donc, il paraîtrait que le Recueil du Sphinx est illégal ? Nous avons compris que johan n’a aucune considération pour Guénon et son œuvre, mais n’importe qui ayant des yeux pour voir pourra vérifier ce que Guénon lui-même en dit : ces types d’écrits ne sont pas signés René Guénon, et ils ne doivent pas non plus être attribués à des pseudonymes à la manière littéraire, mais à des entités à part entière :

Ces écrits sont donc totalement libres de droits.

De plus, au-delà de cette question uniquement juridique (qui n’aurait même pas lieu d’être si les droits d’auteur n’avaient été prolongés de 20 ans sous la pression du lobby des industriels de la « culture » ; la loi humaine change sans cesse et pour des raisons bien diverses), il est assez odieux de crier à l’expropriation, quand personne depuis plus de 100 ans n’a cru bon d’éditer ces écrits en intégralité et en tenant compte du souhait de Guénon.

Une édition précédente et très partielle, et mélangée à d’autres textes, avait été faite par Laszlo Toth, directeur d’Archè et correspondant de Politica Hermetica pour l’Italie, et qui avait accompagné ces textes de commentaires visant à dénigrer Guénon comme à son habitude. Est-ce une raison supplémentaire pour laquelle johan nous en veut ?

Pour ce qui est du prix, ce n’est pas excessif compte tenu du format des livres, et s’ils sont payants c’est évidemment parce que ce sont des supports matériels. Ce n’est pas le profit qui nous intéresse spécialement, mais de fournir de vrais livres à ceux qui le souhaitent, et leur nombre n’a pas d’importance, ce qui compte c’est que ces écrits soient disponibles. Et pour ceux qui n’en ont pas les moyens, ils peuvent utiliser les versions numériques que nous fournissons gratuitement, avec des fonctionnalités supplémentaires comme des renvois dynamiques. 

Mais enfin, le chevalier johan n’a pas peur de se contredire : comme on l’a vu précédemment, dans un autre message, il nous accusait de faire de la rétention de documents ! Il faudrait savoir. À ce propos, on ne nous a pas répondu sur notre proposition d’éditer les correspondances ?

Enfin, nous avons cité plusieurs exemples de livres qui eux sont bien signés René Guénon, et pour la publication desquels, par contre, la « fondation » ne voit rien à redire…

Le Théosophisme :

L’Homme et son devenir selon le Vêdânta :

Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage :

Aperçus sur l’Initiation :

En fait cette histoire de ventes devrait surtout regarder Gallimard, étant donné que c’est sa fonction. Mais ce n’est pas cette maison d’édition qui se présente comme responsable du projet éditorial, on nous dit au contraire que c’est la « fondation ». Si ses membres mettent l’argent en avant (au-delà du fait que c’est peut-être un centre d’intérêt important pour eux de manière générale), ici c’est surtout une façon de faire pression sur les héritiers : ils insistent sur le fait que « les ventes diminuent d’année en année », pour ensuite prétendre que les verrues de leur composition, dont ils comptent affubler les textes de Guénon, seraient un bon moyen de booster les ventes.

Pour tout dire, la question commerciale est loin de nous passionner comme elle passionne johan, et s’il croit que nous menons un combat dans ce domaine, il n’a vraiment rien compris, mais qu’importe. La « fondation » peut bien vendre 10.000.000 de ses versions, cela nous est égal (sous réserve que le texte soit correct). Les lecteurs pourront, au pire, arracher eux-mêmes les ajouts quand cela leur semblera incongru. Mais ce n’est pas parce que le plan qui vise à faire obstacle à l’œuvre de Guénon est au final voué à l’échec qu’il ne mérite pas d’être dénoncé, en premier lieu pour défendre la vérité, et en second lieu pour faire gagner du temps aux personnes à qui sa lecture est destinée.


Résumons : derrière les enfants Guénon qui sont mis en avant, nous avons vu qu’il y a Jean-Pierre Laurant et l’EPHE. Mais derrière Jean-Pierre Laurant, il y a johan qui le met à son tour en avant, et la « fraternité du Paraclet ». Et derrière johan et sa « fraternité » il y a quoi au juste ?


Ce qui peut sembler étonnant, c’est que ce n’est pas tant René Guénon que Michel Vâlsan qui est un sujet de discorde récurrent. C’est un point sur lequel nous reviendrons dans un prochain article.


mercredi 14 octobre 2015

Profanation universitaire : nouvelle édition du Règne de la Quantité - Droit de réponse ?


Un curieux message est apparu sur la page Amazon de la nouvelle édition du Règne de la Quantité, à un endroit normalement réservé aux évaluations et commentaires des consommateurs du site.







Curieux disons-nous, parce que l’auteur de l’évaluation, d’après ce qu’il dit, n’est pas un acheteur qui donne son avis en toute « neutralité », mais c’est un membre de la « fondation » en personne qui détourne le service de notation du site marchand :
  • bien qu’il taxe notre article de « paranoïa » et de « complotisme », il confirme et appuie le plus grave, qui est le patronage de cette « fondation » par Jean-Pierre Laurant, alors que cette information avait été donnée uniquement par nous jusqu’ici (et il prétend de plus connaître notre rapport à la « fondation ») ;
  • plus précisément, l’auteur, un certain johan, ne se présente pas, mais il est assez dur de ne pas reconnaître Jean-Pierre Brach en le lisant (déjà par l’écriture, et il n’y a pas une foule de « Jean », se disant enseignants, qui sont de plus admirateurs de Jean-Pierre Laurant). Est-ce bien lui ou un autre ? Peu importe, on s’attend à ce qu’un universitaire qui veut revêtir ici un rôle officiel prenne parole officiellement, mais vu les basses attaques et les mensonges que ces interventions comportent, on comprend, il n’y a pas de quoi être fier.

Est-ce donc à prendre comme un communiqué officiel de la fondation ? Est-ce une opinion privée de Jean-Pierre Brach ? La nature du message n’est pas très claire, à dessein, mais en tout cas c’est une réponse de l’intérieur, et c’est pourquoi nous pensons qu’il est utile de s’y attarder un peu.



Cette nouvelle édition des livres de Guénon est entreprise par la fondation René Guénon, l’un de ses responsables étant l’un des meilleurs spécialistes de Guénon, l’universitaire J-P Laurant, également biographe de Guénon

Dès le début, l’auteur confirme donc la direction de Laurant, comme si c’était un fait glorieux pour cette fondation. C’est pourtant plutôt embarrassant de le faire forcé par notre divulgation. Peu importe, nous enregistrons cette confirmation.


Celle-ci mise à part, certains trouveront peut-être que johan ne mérite pas toute cette attention, et qu’il ne faut pas beaucoup de temps pour voir ses sophismes. Nous sommes d’accord, mais sa dialectique boiteuse n’est pas dénuée d’une certaine efficacité : en quelques messages, il arrive à retourner un esprit faible qui était d’abord venu s’indigner de ses outrances. Enfin, en tout cas, son efficacité si faible soit-elle est non nulle. Son récit d’habitué des luttes pour s’accaparer Guénon ferait presque oublier la seule chose qui importe ici, qui est l’œuvre. Il importe donc de recadrer les choses, de distinguer les volontés individuelles, et l’œuvre, ce qui, par la même occasion, va nous permettre d’éclairer un peu plus la situation actuelle.


Une précision tout d’abord : nous n’avons pas écrit de commentaire sur Amazon. Parlant d’une précédente évaluation "1 étoile" signée sphinx (que l’auto-évaluation "5 étoiles" essaie de contrecarrer), un commentateur avance : Le site en question est, je crois, celui de l’auteur même du message. Non ce n’est pas nous (pas de problème à le confirmer si c’était le cas). D’ailleurs nous somme d’accord avec johan lorsqu’il dit : Contrairement à ce que raconte un internaute sur cette page, cette édition n’est pas "nulle". Elle est plutôt positivement malsaine.


johan continue :
Il ne nous dit du reste pas pourquoi elle le serait et n’a pas grand chose à dire lui-même puisqu’il nous renvoie à un site. Le site web auquel cet internaute renvoie est en réalité tout simplement tenu par une personne ayant été écarté de cette entreprise

Par contre ceci est totalement faux : c’est la « fondation » qui nous a sollicité. On est venu nous chercher, et ce à deux reprises. Nous avons collaboré avec certains de ses membres de façon totalement informelle et désintéressée, et en gardant à chaque instant notre totale indépendance. Dans le cadre de l’œuvre de Guénon, nous collaborons de même parfois avec d’autres personnes, qui n’ont rien à voir avec cette « fondation ». Nous ne pouvons pas en avoir été écarté, puisque nous n’avons simplement jamais eu le désir d’en faire partie.

et qui se venge

Non, pas de vengeance particulière, juste la défense de l’œuvre de Guénon. Quels sont donc les privilèges qu’on nous aurait accordés, puis retirés ? Des précisions SVP.

en la discréditant

Il n’est pas condamnable en soi de discréditer quelque chose, la question est : est-ce qu’il est juste qu’elle tombe dans le discrédit ? Et ce n’est qu’une conséquence de notre action, notre but n’est pas de discréditer quoi que ce soit mais encore une fois de défendre l’œuvre.


À plusieurs reprises, johan va insister sur le faire valoir que représentent les enfants de René Guénon, ici par exemple :
Cette fondation a été créée avec l’aval des héritiers de l’auteur afin de proposer une édition complète et ordonnée de cette oeuvre qui fut parfois éditée en dépit du bon sens


et pour que cette édition ne soit pas l’objet de récupérations sectaires et confessionnelles

Et la récupération de certains milieux universitaires ?


Il fait aussi une curieuse allusion :
La fondation, approuvée par les enfants de Guénon, a pour but d’éditer non seulement les écrits officiels ou non mais aussi la correspondance, une partie de cette correspondance étant d’ailleurs honteusement détenue par des groupes sectaires ou détriment des ayant-droits... et du public

Précisons tout de suite qu’il ne s’agit pas seulement de correspondances, et que cette rétention, aussi curieux que cela puisse paraître, se fait avec la bénédiction de la « fondation ». Nous allons y revenir plus loin.


En vérité le texte de cette édition est inchangé et augmenté d’annexes intéressantes. Cette entreprise ne sera sans doute pas parfaite mais elle est supervisée par des personnes compétentes et neutres

Cf. le précédent article pour en juger !


avec l’autorisation et la collaboration des enfants Guénon

Toujours cette mise en avant des enfants, alors qu’ils n’ont aucun intérêt pour le contenu de l’œuvre. On les met en avant, à la fois pour les flatter, et pour se cacher derrière eux.


et elle permettra au moins de remettre en circulation l’oeuvre épuisée et souvent mal éditée de cet auteur unique dans l’histoire des idées et de la spiritualité universelle

Quand donc Le Règne de la Quantité a-t-il été indisponible ou mal édité (avant l’édition de la « fondation » s’entend) ?



Les citations qui suivent sont tirées des commentaires de johan sous l’évaluation :

l’article web de cette personne est typique de certains cercles sectaires pseudo-guénoniens. Quoi que certains fassent, ils ne trouveront jamais rien d’assez bien ! Une touche de paranoia, une pincée de complotisme, un zeste de remarques allusives et le tour est joué.. Guénon est leur propriété privée et ils estiment en être les herméneutes accrédités. Voilà aussi pourquoi cette entreprise les fait enrager

Suite de jugements sans fondements et d’inversions accusatoires. De quel cercle faisons-nous partie ? De l’EPHE section sciences religieuses ? Du comité de rédaction de Politica Hermetica ? De la fraternité du Paraclet ? Des précisions SVP.


La personne qui la critique ferait bien de critiquer plutôt les gens qui retiennent par devers eux des correspondances de Guénon ou d’autres docs...

Nous le faisons déjà, contrairement à ce donneur de leçons :


Mais...peut-être que cette personne fait précisément partie de ces gens qui refusent de partager certains documents ? Cette question est purement rhétorique, évidemment !

Qu’on nous pardonne de nous étendre un peu pour répondre à cette accusation révoltante. Il serait difficile de nous faire ce procès de rétention de documents, étant donné tous nos efforts pour donner au public l’accès le plus large à l’œuvre de Guénon. Concernant les correspondances en particulier, nous souhaiterions que le public y ait accès au même titre que l’œuvre publique, mais c’est cette dernière à laquelle nous donnons la priorité, ce qui prend déjà beaucoup de notre énergie et n’est pas terminé. Indépendamment de cela, nous nous interrogeons encore sur la façon d’exposer les correspondances comme un tout, ce qui serait rendu plus facile par une vue d’ensemble que nous n’avons pas (et que peut-être personne n’a), étant loin de les avoir toutes.

D’autre part, nous ne sommes pas avare en documents : lorsque nous pensions la « fondation » légitime nous lui avons partagé tous les documents en notre possession. Ce n’est pas le cas des universitaires, qui n’ont même pas donné leurs documents à la « fondation » qu’ils dirigent. S’ils font « demander instamment » des correspondances par le fils de Guénon, en ventriloque, c’est pour continuer ce vampirisme que nous avons dénoncé dans le dernier article, l’exclusivité sur les documents leur servant pour donner l’illusion de la « compétence » aux yeux du public, de la même façon que les autres « groupes sectaires » qu’ils dénoncent.

De toute façon, pour montrer le ridicule de cette accusation, il nous suffit de faire cette proposition à la « fondation » : si elle nous donne le feu vert, nous nous chargeons d’éditer l’intégralité des correspondances en notre possession. Vu ce qu’on nous reproche, le minimum serait de nous donner la possibilité de corriger ce manquement dont nous sommes à leurs yeux coupable. La proposition est faite, nous attendons la réponse ! De plus cela ne serait pas très dur pour nous, étant donné que nous avons déjà participé à taper le texte des correspondances scannées pour la « fondation », le reste ayant été fait par une autre personne, également extérieure et bénévole.

Autre proposition encore plus simple : que les universitaires donnent au public l’accès libre à tous les documents qu’ils possèdent, tous ceux qu’ils ont été amenés à citer dans leurs travaux, et pas simplement ceux de la « fondation ».

Enfin le plus cynique dans cette accusation mensongère, c’est qu’en réalité c’est la « fondation » elle-même qui est compromise avec un « groupe sectaire » qui fait de la rétention de documents. Certain de ses membres, qui ne cache pas son inimité pour les personnes de ce groupe, considère cependant qu’il faut les laisser faire cette rétention en paix et ne surtout pas faire de démarches pour récupérer les documents, parce que cela nuirait à leurs liens familiaux communs (et contrairement à johan nous ne faisons pas cette accusation en l’air, nous avons les preuves de ce que nous disons). Et les documents en questions ne concernent pas que des correspondances, mais également les manuscrits des livres et de divers autres textes qui seraient très utiles pour faire la correction des versions papiers, mais, il est vrai, très peu utiles pour alimenter des études universitaires.

De notre côté nous n’avons d’inimité pour personne, et nous ne nous réjouissons du malheur de personne. Très peu pour nous ce fonctionnement tribal, où les individus sont en perpétuelle rivalité, mais continuent cependant à s’entendre en arrière plan, de cette solidarité dans le vice juste suffisante pour que la situation reste bloquée. Mais par contre nous voulons réellement que l’œuvre de Guénon soit présentée de la façon la plus fidèle et la plus complète possible. Ce devrait être la vocation d’une organisation telle que cette « fondation » ; or, au lieu de cela ses inspirateurs s’en sont servis comme d’une nasse pour y piéger les bonnes volontés de divers côtés qui croyaient y trouver un moyen de se fédérer dans ce but, et les utiliser, entre autres, pour servir à « couronner la fin de carrière » d’universitaires hostiles à Guénon, trop heureux de se valoriser ainsi.


d’expérience je sais qu’il ne faut pas se laisser impressionner par quiconque dans ces milieux. Derrière des écrits édifiants, des articles documentés, un réel savoir symbolique, peuvent hélas se dissimuler des êtres bien loin de l’image que donne leur production. J’en ai connu au moins deux comme ça dont la schizo était, croyez-moi, assez impressionnante.

Quel rapport entre l’image d’un être et la qualité de son travail ? Notre contradicteur est donc désemparé au point d’en arriver aussi bas dans les attaques personnelles ?


Et puis René Guénon n’est pas le bon Dieu et je reproche à des gens comme le webmaster dont vous parlez d’idolatrer un auteur qui n’est pas parfait.

Nous avons beaucoup de respect pour Guénon, mais nous avons du mal à nous sentir concerné, sachant que c’est l’œuvre qui nous intéresse, et c’est justement contradictoire avec cette soi-disant idolâtrie. Au contraire de tous les biographes de Guénon et autres fouilleurs de poubelles, pour qui en effet l’individualité René Guénon est une vraie obsession.


Quand on est objectif et sans préjugés

Objectif au point d’aller faire des comptes rendus élogieux de son propre projet sur un site marchand ? Peut-on faire cela sans être soumis à une passion pour le moins « trouble » ?


on voit qu’il y a chez Guénon des erreurs diverses, comme il est naturel chez tout auteur voulant embrasser un horizon aussi vaste de connaissance comprenant non seulement la métaphysique mais le symbolisme, les religions, l’histoire, la philologie, la linguistique et même la politique. Mais ce genre de personne obsédée par Guénon n’acceptent jamais que Guénon n’ait pas toujours raison. Est-ce là ce que cet auteur aurait souhaité ? Sûrement pas, vous serez d’accord avec moi.

Non, nous avons rappelé nous-même le fait que Guénon pouvait se tromper et le disait lui-même, ici par exemple :

Au passage johan ne veut pas discuter la véracité de tel ou tel détail, mais c’est l’unité et la cohérence de la tradition elle-même qu’il tente d’escamoter, en présentant différentes sortes de savoirs comme s’ils étaient sans relations ni hiérarchie les uns entre les autres.

Mais ici il n’est pas question de discuter si Guénon a raison ou non, mais de présenter son œuvre sans interférence. C’est cela qu’il souhaitait, et surtout pas qu’on tente de « le protéger de lui-même », comme si c’était un fou dangereux. Quelle personne sérieuse peut avaler cela ?


A mon humble avis, certains auteurs comme Guénon réclament du lecteur une lecture toujours éveillée. Les lectures passives ce n’est jamais bon.

Le porte-parole confond actif, et « critique » au sens universitaire. Mais comment la méthode critique peut-elle permettre à la personne qui s’y soumet de rester active, puisque celle-ci doit alors reproduire les raisonnements automatiques auxquels on l’aura dressée ?


D’ailleurs Guénon, dans je ne sais plus quelle préface, avait lui-même écrit que les erreurs qui pouvaient se trouver dans son ouvrage n’étaient que de son fait etc...

L’expression est forcément imparfaite par nature. Mais est-ce à l’expression que se réduit l’œuvre de Guénon ? Si Guénon dit que les erreurs sont de lui, c’est pour les distinguer des idées qu’il expose, qui ne sont pas de lui mais sont universelles. Le commentateur a l’air totalement englué dans la lettre et ne voit pas l’esprit. C’est peut-être pour cela qu’il croit ne voir autour de lui que des perroquets, ne se rendant pas compte que ce sont en fait ses propres défauts qu’il projette partout.


Mais comme disons 80% des lecteurs de Guénon ont une lecture passive, ils deviennent de simples perroquets de ce qu’ils ont lu, parfois des "copié-colleurs" et/ou collecteurs des écrits considérés comme quasi sacrés du "maître" et c’est complètement stérile.

De quelle étude sociologique ces considérations sont-elles tirées ? Sûrement quelque chose de très « scientifique »


Cette oeuvre, très particulière, car ayant un caractère totalisant, est à la fois remède et poison selon qui l’aborde.

En quoi elle le serait plus que tout autre chose ? Cela ne dépend pas de Cette oeuvre, mais simplement de qui l’aborde.

Et les déviations sectaires dont parle johan sont un contre-exemple flagrant du côté poison, en les étudiant on remarque assez vite qu’en réalité ces déviations nécessitent toujours d’occulter une plus ou moins grande partie de l’œuvre, et encouragent le plus souvent à s’écarter de son étude. Ce n’est pas un « interprète professionnel » qui pourrait les réfuter, mais l’œuvre directe, et c’est lui au contraire le problème.

En fait l’œuvre est surtout un poison contre l’erreur, mais comme la « neutralité » de la « méthode critique » impose de « se distancier » et de poser l’erreur et la vérité comme équivalentes, peut-être en effet que pour ses zélotes l’œuvre peut alors apparaître à la fois comme remède et poison.


J’avais oublié de dire que, si je trouve que cette entreprise de réédition est plutôt une bonne nouvelle, c’est aussi parce qu’elle pourra ( espérons-le du moins) faire cesser les querelles qui eurent lieu autour de la publication des écrits de Guénon.

L’auto-évaluateur est justement parti-pris dans ces vieilles querelles, au lieu de servir une cause désintéressée.


Là, avec l’aval des enfants de Guénon et sous l’égide d’une équipe scientifiquement qualifiée l’édition du corpus pourra être envisagée sans passion et dans son intégralité.

johan dit bien que les enfants de Guénon donnent uniquement leur aval, ils n’ont aucune initiative là dedans, et servent juste de caution à des universitaires qui veulent soumettre l’œuvre de Guénon à leur milieu.

Quant à la  « qualification scientifique », si c’est une quelconque compétence qu’elle désigne, on peut juger de sa valeur dans le dernier article. Ce vocabulaire est de plus une marque du sectarisme universitaire. En la gonflant d’une légitimité artificielle, on veut travestir le fait que la mentalité universitaire est anti-traditionnelle (c’est une vérité évidente, mais hélas en ces tristes circonstances il faut bien le rappeler). Ici, c’est ce que signifie en réalité « scientifiquement qualifiée ». La « fondation » se croit plus compétente à parler de Guénon que Guénon lui-même, se faisant la digne continuatrice des orientalistes, qui se croient plus compétents à parler de l’Orient que les Orientaux eux-mêmes.


Il faut en effet se rappeler que dans les années passées un des prétendus "disciples" et continuateur bien connu (d’origine roumaine) de Guénon et "sheikh" d’un confrérie soufie avait osé poursuivre devant le tribunal les propres enfants de Guénon !!! ce qui se passe de commentaires...

Cela ne veut simplement rien dire, un des enfants Guénon a bien accepté la publication de la préface d’Amadou dans une édition du Symbolisme de la Croix. Ceux-ci sont des « monsieur tout le monde », qui subissent des tentatives de manipulation de toutes parts, à cause de l’enjeu de l’œuvre. Ils sont plus victimes qu’autre chose là-dedans, c’est d’autant plus abject de les pousser en avant sans cesse.

Et nous ne disons pas cela spécialement en défense de Michel Vâlsan, qui n’est pas une de nos références.


On voit à quel point il est bon de rester prudent lorsqu’on s’immerge dans ce milieu (cela a été mon cas à la fin des années 80) car on y trouve de tout, parfois du bon, parfois de franches crapules. Je ne dirais pas comme me l’a dit une personne ayant bien connu ces milieux, il y a quelques années, que "99% des guénoniens sont de sales c...s" (dixit)...Je dirais juste que : Là où il y a de l’homme il y a de l’hommerie", disait le bon St-François de Sales !

Il est entendu que l’auto-évaluateur n’a pas de considération pour les écrits de Guénon, mais tout de même, depuis le temps qu’il fouille dans le « milieu », il est peu probable qu’il n’ait pas surpris de conversations sur les différences entre qualité et quantité. Mais il est entendu aussi que ce ne sont pas les idées qui l’intéressent.


Pour s’en préserver, surtout garder son sens de l’humour. Tellement de ces gens croient qu’arborer une mine sévère, se laisser pousser la barbe, s’habiller en oriental et s’exprimer "à la Guénon" c’est montrer qu’ils sont "spirituels", quelle erreur !

En effet c’est comique, mais sûrement de façon involontaire. Difficile de taper plus à côté avec ce genre de cliché. johan est comme ses autres compères, il est perdu dans ses vieilles querelles et ses vieux comptes à régler, qui n’ont plus aucun sens aujourd’hui.


On voit donc à quoi correspond chez ce genre d’individu la prétention à la « neutralité ». Nous en avons un autre exemple dans le compte rendu que fait Jean-Pierre Brach du livre de Louis de Maistre, L’Énigme René Guénon et les « Supérieurs Inconnus », dans Politica Hermetica no 19, Melchisédec, 2005, p. 141.

Compte rendu dans lequel le reproche principal que Brach fait à l’auteur de ce pétard mouillé du groupe de Toth contre Guénon est… d’être trop tributaire de Guénon, et qu’il conclut, avec une frustration avouée (p. 146) :
on peut regretter que tant d’énergie aboutisse de fait non à un troublant pavé dans la mare, mais plutôt à un simple coup d’épée dans l’eau.

Ce n’est pas la « neutralité » que les universitaires de la « fondation » recherchent, mais les « troublants pavés » contre Guénon. Peut-il y avoir une plus complète antinomie avec l’œuvre de Guénon ? On dirait son reflet infernal. Existe-t-il seulement ? S’ils cherchent le trouble, nous ne doutons pas qu’ils le trouveront. En attendant, c’est l’œuvre qui pâtit de leurs sombres penchants.



De quel moyen détourné la « fondation » Jean-Pierre Laurant usera-t-elle la prochaine fois pour faire ses contre-attaques ? Ses membres montreront-ils leur « compétence » ailleurs que dans le sophisme et la calomnie ? Un silence étouffant sera-t-il jugé préférable ? Attention cependant avec l’étouffement, c’est le même problème que les diversions sournoises et autres mensonges, il est à craindre qu’avec le temps celui qui croit l’administrer comme remède contre autrui ne finisse par s’empoisonner lui-même.